Le travail c'est l'aventure!

Hola todos,

Je ne sais plus oú donner de la tête avec cette campagne ! Mon quotidien est maintenant fait de visite dans les différentes communautés pour réaliser les ateliers de sensibilisation… l’équipe tourne bien, on a en moyenne trois ateliers par jours dans des endroits parfois très éloignés les uns des autres et souvent difficiles d’accès…il faut donc s’organiser ! L’ambiance est vraiment bonne au sein de l’équipe…excepté quelques petits problèmes avec la personne avec qui je suis censée collaborer le plus… et qui n’a pas l’air très décidé à travailler en équipe mais plutôt à nous mettre des bâtons dans les roues …ça m’a valu quelques bonnes séances d’engueulades mais maintenant j’ai décidé de m’en foutre et ça va beaucoup mieux ! Sinon avec les sept coordinateurs, ça se passe très bien, on est vraiment devenu un petit groupe d’amis, on passe en fait une grande partie de notre temps ensemble…d’autant plus que deux d’entre elles vivent maintenant avec nous à la UPOCAM…quand on a un peu de temps libre (ce qui devient rare !) on le passe avec eux aussi…c’est très chouette !

Au début de cette semaine j’ai passé deux jours dans une communauté…on avait trois ateliers à donner dans la même zone, j’ai donc logé chez  Guadalupe, une des coordinatrices. C’est toujours super agréable de passer du temps dans les champs ici…et puis les paysages varient énormément d’un endroit à l’autre … c’est toujours un vrai dépaysement même si certaines communautés sont assez proches de la « mégapole » de Jipijapa.

Je suis donc allée dans la paroisse de La Union …à une heure en  « bus » de Jipijapa …enfin le bus il s’agit plutôt d’un véhicule qui ressemble à un mini train touristique tout en bois…ici on appelle ça une chiva … pour vous donner une idée, quand on est dedans, on se croirait dans le train touristique du safari parc de Han-sur-Lesse…je suis fan ! Une fois sortis de Jipijapa, les paysages se sont très rapidement transformés, c’était magnifique, une végétation luxuriante …des paysages semblables à ceux de l’Amazonie. Arrivée à La Union j’ai retrouvé Guadalupe, de là on a marché dans la boue et sous une pluie torrentielle jusqu’à la communauté de San Eloy pour donner un atelier. Là le scénario habituel…l’heure équatorienne…on donne rendez-vous à deux heures, les gens commencent à arriver à trois heures…(Ils ont même tenté de faire une campagne au niveau national pour favoriser la ponctualité mais ça n’a pas l’air d’avoir marché)…Enfin soit…les gens sont quand même venus mais on a pas pu projeter notre film parce qu’il n’y avait pas d’électricité…A cause des fortes pluies en cette saison, les coupures de courant font partie de notre quotidien, et dans les communautés elles se prolongent parfois pendant plusieurs jours ! Malgré tous ces petits inconvénients, on a quand même donné notre atelier et le contact est super bien passé avec les gens, qui étaient assez motivés.

On est ensuite reparties sous l’orage et la pluie jusqu’à San José, la communauté de Guadalupe. J’ai rencontré ses enfants et son mari, cultivateur de café qui tente de s’organiser avec d’autres cultivateurs pour obtenir un meilleur prix de leur production. On a eu une grande discussion sur Oxfam et les autres organisations qui tentent de favoriser le commerce équitable…C’était super intéressant d’écouter le point de vue de cet homme qui, au-delà des grands discours prônés par ces organisations, lutte au jour le jour pour offrir une vie plus digne à sa famille.

J’ai donc dormi dans leur maison sur pilotis en canne à sucre…assez impressionnant de voir l’intérieur de ces maisons construites avec tant de précision. Un côté amusant, quand on se brosse les dents, on crache par la fenêtre…au moins les enfants ne se font pas prier ! A part ça, chaque repas n’est constitué que de produits directement venu de leur terre… Une vie encore bien différente de celle qu’on connaît à la ville !

Le lendemain matin, on est parties de bonne heure pour un nouvel atelier …sur le chemin pour aller prendre le bus, c’était l’heure  de pointe de la sortie au champs…hommes, femmes et enfants sur la route avec leur machette…un autre monde…

La communauté dans laquelle on devait se rendre s’appelle Vargas Torres…une communauté complètement isolée…Deux heures de marche sur un étroit chemin pentu et boueux au cœur de la forêt … mes bottes trop grandes de trois pointures au moins ne me facilitaient pas la tâche dans cette boue…on en a un peu chié mais les paysages valaient vraiment le détour ! Arrivées à Vargas Torres, on a bien eu le temps de récupérer avant que les gens n’arrivent. Nous avons eu l’appui d’un médecin rural qui vient chaque semaine dans la communauté. Il a complété notre atelier en donnant des explications sur la dengue…c’est impressionnant de voir le pouvoir d’attraction qu’ont les médecins dans les communautés, les gens leurs vouent un respect et une admiration totale !

Après un bon dîner chez l’un des dirigeants de la communauté, on est repartie … à dos de mules ! Toute une aventure … On était conduite par un gosse de dix ans impressionnant de débrouillardise. Il faut avouer qu’on en menait pas large dans ce chemin boueux qui montait assez fort…les bêtes glissaient quasiment à chaque pas et avaient énormément de mal à avancer. A un moment assez critique, j’entends le gosse derrière moi dire «  ton cheval va tomber »…super rassurée que j’étais …d’autant plus que ça arrive assez souvent ! Mais finalement plus de peur que de mal, après une heure d’escalade, on est arrivée vivantes et en un seul morceau ! Une fois sur la route, le gosse qui était assis derrière moi à lancé mon cheval au galop et on est partis dans un grand éclat de rire de soulagement … un tout bon moment…

De là on est allé donner notre dernier atelier à La Union, le chef-lieu de la paroisse … d’oú j’ai pu reprendre mon train touristique pour rentrer à Jipijapa …fatiguée, sale, pleine de piqûres de bestioles en tout genre... mais super contente de ces deux jours riches à tous points de vues!